Le stress est un mot-valise. On l’évoque à tout-va dans les couloirs de l’entreprise, souvent sans en mesurer ni la profondeur ni les conséquences. Il est banalisé, toléré, parfois même valorisé comme moteur de performance. Et pourtant, il agit comme un signal d’alarme — un messager déguisé en perturbateur.
Lors d’une interview au Sommet Respire, organisé par Élisabeth Bagouin , la conversation a déplié le stress sous un autre angle : non pas comme un mal à éliminer, mais comme un langage à apprendre.

Et si le stress était un langage à décoder plutôt qu’un problème à éradiquer ?
Le stress n’est pas une fatalité. Il parle. Il parle fort même, surtout quand on ne l’écoute pas. Il se manifeste à travers le corps — mains moites, gorge serrée, souffle court — mais aussi, et surtout, dans nos interactions. C’est là que le modèle Process Communication (PCM) nous apporte un éclairage différent sur le stress.
Selon ce modèle, le stress n’est pas un état diffus mais une séquence précise. Il s’enclenche lorsque nous percevons — consciemment ou non — que nos ressources sont insuffisantes pour faire face à la situation. C’est alors que surgissent des comportements stéréotypés, répétitifs, automatiques, qui altèrent notre relation à nous-mêmes, aux autres et à la situation.
Dans une équipe, on le sent tout de suite : ce moment où un simple désaccord vire à l’incompréhension. Le problème n’est pas le désaccord lui-même, mais la manière dont le stress déforme notre perception, notre logique et notre communication.
Trois distorsions majeures entrent en jeu lorsque nous sommes sous stress au sens de la Process Communication :
- Nous cessons de penser clairement.
- Notre capacité à résoudre des problèmes s’altère.
- Nous ne percevons plus la réalité telle qu’elle est, mais telle que nous croyons qu’elle est.
La Process Com : une boussole en milieu agité
Taibi Kahler, le fondateur de la Process Communication, a identifié pour chaque type de personnalité une séquence comportementale spécifique activée sous stress. Ces séquences suivent toujours la même logique, propre à chaque profil.
On distingue deux niveaux :
- Le stress léger, qui active les comportements de notre étage dominant à savoir ici la phase.
- Et le stress de base, plus profond, plus durable, qui éveille les automatismes négatifs de notre personnalité.
C’est précisément parce que ces séquences sont prévisibles qu’elles deviennent visibles… et donc réversibles.
Certaines personnes vont vouloir tout contrôler, d’autres fuir. Certaines vont dramatiser, d’autres se couper des émotions ou des liens. Savoir où vous en êtes dans cette séquence, c’est gagner en lucidité et en capacité d’ajustement — pour soi comme pour les autres.

Manager, c’est aussi réguler l’invisible
Dans un monde professionnel en quête de solutions rapides à des conflits profonds, où le « vivre ensemble » devient un slogan plus qu’un savoir-faire, la régulation émotionnelle est un art trop peu enseigné.
Décoder son stress, c’est prendre soin de ce qui ne se dit pas mais se joue dans les interstices du quotidien. C’est observer, c’est écouter ce qui se dit et comment c’est dit, c’est écouter e qui ne se dit pas et qui influence profondément nos relations au quotidien.
C’est reconnaître que le conflit n’est pas un échec mais un symptôme. Que le stress est un indicateur, pas un ennemi. Et que la coopération ne naît pas seulement dans les postures, mais aussi dans la conscience partagée.
Cela commence par une seule question : qu’est-ce qui me stresse, moi ? Et qu’est-ce que je fais, précisément, quand je suis sous tension ?
Conclusion : Votre leadership commence là où commence votre lucidité
On dit souvent qu’un bon manager est un bon régulateur émotionnel. Mais comment réguler les autres quand on ne sait pas encore comment on déraille soi-même ?
Faire son inventaire Process Com, c’est s’offrir une cartographie de ses zones de stress, mais aussi de ses ressources. C’est comprendre comment vous réagissez quand vous perdez le fil… pour mieux le retrouver.
Un leader lucide est un leader serein. Et un leader serein devient, par sa seule posture, un repère pour son équipe, même au cœur de la tempête.
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