Dans nos organisations, nous parlons souvent de performance, de résultats, d’innovation… mais rarement de ce qui, en profondeur, fait la différence : la manière d’exister en tant que leader. Exister, ce n’est pas seulement occuper une fonction ou signer des décisions, c’est laisser une empreinte humaine dans les relations, une dynamique vivante dans les équipes. Pourtant, cela amène une question plus intime : souhaite-t-on « vivre » pleinement son rôle de leader, ou simplement « exister » par le titre et la fonction ?
C’est la réflexion philosophique que j’ai eue moi avec moi … et j’ai décidé de mettre en application l’un de ces verbes. Lequel selon vous ? 😉
Voici l’état de la réflexion qui m’a amenée à choisir.

Exister, le point de départ
On dit qu’une mère « donne la vie » lorsqu’elle met au monde un enfant, et le livret de famille formalisera cette existence aux yeux de la société. Mais ce livret ne dira rien de ses rêves, ni de la couleur qu’il choisira de donner à son chemin.
Exister, c’est être là. C’est respirer, occuper un espace, recevoir un nom. C’est l’état brut, le point de départ.
Vivre, le choix d’incarner pleinement son chemin
Vivre, c’est autre chose : c’est prendre cette existence et y insuffler des choix, des émotions, des élans. C’est aimer, créer, se relever, apprendre. C’est dire « oui » à la joie et parfois « oui » même aux épreuves, parce qu’elles sculptent notre être.
Si l’opposé de la vie est la mort — car sans oxygène, le corps s’éteint — l’existence, elle, ne s’arrête pas forcément là. Elle se prolonge dans la mémoire de ceux que nous avons touchés, dans les histoires racontées à notre sujet, dans les empreintes que nous avons laissées.
Alors quel est l’opposé de l’existence ? Difficile à dire… Je m’aventure avec le mot « effacement », car tant qu’une trace demeure — un souvenir, un mot, un geste, une œuvre — nous existons encore.
Respirer nous fait exister.
Choisir, aimer, oser nous fait vivre. Et laisser derrière nous une empreinte qui inspire… c’est prolonger notre existence bien au-delà de notre dernier souffle.
Et dans l’entreprise ? Exister ou vivre en leadership
En Analyse Transactionnelle, Éric Berne distingue les organisations qui existent de celles qui vivent.
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L’organisation qui existe se maintient, suit ses procédures, produit. Elle est comme un corps qui respire au minimum vital : elle tient, mais sans élan.
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L’organisation qui vit évolue, apprend, innove, crée. Elle respire pleinement : avec un souffle qui entraîne et inspire.
En leadership, le parallèle est possible :
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Exister comme leader, c’est occuper un poste dans l’organigramme, prendre des décisions, gérer les affaires courantes.
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Vivre comme leader, c’est incarner une vision, inspirer les autres, donner envie de suivre un cap, même dans l’incertitude.
Le « livret de famille » de l’entreprise — ses statuts, ses organigrammes — atteste qu’elle existe. Mais ce qui fera la différence, c’est ce que cette organisation fera vibrer chez ses collaborateurs, ses clients, et dans tout son écosystème.
Un leader vivant est un souffle dans l’organisation. Il ne se contente pas d’administrer ce qui est ; il fait grandir ce qui pourrait être. Il sait que dans un système, les transactions humaines sont le cœur battant : elles peuvent être figées et routinières, ou bien vivantes et créatives.
Portraits de leaders : primal et évhémère
En Analyse Transactionnelle, on distingue plusieurs figures de leadership, dont deux particulièrement éclairantes.
Le leader primal est celui qui fonde, initie ou transforme l’ordre établi. Son empreinte est forte, souvent indélébile. Il incarne la source, la figure de référence, celui ou celle qui a ouvert la voie. Mais cette force peut être à double tranchant : ses descendants ou successeurs doivent composer avec son ombre et trouver leur place à côté d’un modèle fondateur. On retrouve ce défi chez de nombreux « fils ou filles de », qui doivent parfois s’émanciper pour exister en tant que leaders à part entière.
Le leader évhémère, lui, est celui qui a disparu mais dont l’influence perdure dans la culture organisationnelle. Steve Jobs reste l’exemple emblématique chez Apple : ses valeurs, son style et son exigence continuent de structurer la manière de penser et de travailler, bien après sa disparition. Ce type de leadership se rencontre aussi dans des entreprises familiales comme Michelin, où la mémoire des anciens dirigeants est encore très présente. Cette empreinte peut être inspirante et structurante, mais aussi contraignante si elle fige l’organisation dans d’anciennes représentations.
Ces deux figures nous rappellent que l’empreinte laissée par un leader n’est pas seulement liée à ses actes de gestion, mais à la manière dont il a incarné son rôle, dans sa singularité.

Comment passer de l’existence à la vie en leadership ?
Les bénéfices
Vivre son leadership, c’est oser mettre de la conscience et de l’authenticité dans ses choix.
Les bénéfices sont tangibles :
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des équipes plus engagées,
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une culture d’entreprise plus vivante,
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un alignement plus fort entre la vision et l’action.
Les difficultés
Bien sûr, ce chemin demande du courage.
Car vivre, c’est aussi accepter la vulnérabilité, sortir du cadre rassurant des règles établies, et assumer des choix qui peuvent déranger.
Le chemin possible
Deux portes d’entrée permettent d’y accéder :
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Le Process Communication Model (PCM) : un outil précieux pour mieux se connaître, comprendre ses modes de communication et reconnaître ceux des autres. Il permet d’ajuster ses interactions et de développer un leadership plus vivant et plus inspirant.
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Le Soul Coaching : un accompagnement centré sur l’alignement profond à soi. Il aide à incarner cette dimension de conscience de soi qui permet de passer du simple « faire » au véritable « être ». Ce chemin, j’en ai fait l’expérience avant ma formation de Praticienne en Soul Coaching et je vous partage je partage dans mon livre Point de Bascule. C’est au cours de ce chemin que j’ai d »cédé de VIVRE en conscience.
Exister est un état. Vivre est un choix.
Mon ambition personnelle n’est pas de laisser une trace impérissable dans le monde. Si cela arrive, tant mieux. Mais mon véritable moteur est ailleurs : vivre avec authenticité, pleinement et en conscience, et partager cette dynamique avec le plus grand nombre. Car c’est en apprenant à être soi que nous pouvons mieux travailler ensemble dans l’entreprise, et plus largement vivre ensemble de façon plus harmonieuse.
Finalement, la vraie question pour tout leader n’est peut-être pas « Quelle trace vais-je laisser ? », mais « Comment est-ce que je choisis de vivre mon rôle aujourd’hui, en conscience ? ».
Car vivre en tant que leader, c’est se permettre d’incarner ce que l’on est vraiment, dans l’instant présent, tout en inspirant les autres à faire de même. C’est ce chemin de l’authenticité, bien plus que celui de la postérité, qui me semble essentiel pour transformer nos organisations et leur donner une puissance profondément humaine.
Et dans le monde des organisations comme dans nos vies personnelles, nous avons un choix à faire.
Le mien est fait : vivre pleinement et entièrement.
Et vous ? Quel est votre choix ? Quelle action concrète mettez-vous en œuvre pour cela ?
Partagez votre expérience : avez-vous choisi d’exister ou de vivre ? Commentez ci-dessous ou contactez-moi pour en parler !
